Expulser un locataire : Motifs et procédure légale

8 juin 2025
expulsion locataire

Vous vous retrouvez face à un locataire en situation d’impayés ou de non-respect du contrat de bail ? Expulser un locataire nécessite de respecter des motifs légaux stricts et une procédure encadrée. Dans cet article, découvrez les conditions précises, les étapes clés de la procédure expulsion, et comment la clause résolutoire peut accélérer la résiliation du bail, tout en évitant les risques liés à la trêve hivernale ou à un défaut d’assurance habitation.

Sommaire

  1. Les motifs légaux pour expulser un locataire
  2. La procédure complète d’expulsion d’un locataire
  3. L’importance de la clause résolutoire dans le bail
  4. Les délais et protections légales à connaître

Les motifs légaux pour expulser un locataire

Impayés de loyer et défaut d’assurance

Les impayés de loyer constituent le motif le plus fréquent d’expulsion locative. Juridiquement, un loyer est considéré comme impayé dès le premier mois où le locataire ne respecte pas l’obligation de paiement, conformément aux termes du contrat de location. La loi ALUR a réduit le délai de prescription à 3 ans pour les loyers impayés à partir du 27 mars 2014.

Le défaut d’assurance habitation constitue un motif d’expulsion si le bail contient une clause résolutoire. L’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 oblige le locataire à souscrire cette assurance pour couvrir la responsabilité civile locative. La garantie Visale peut prévenir ces défauts d’assurance, un motif fréquent d’expulsion. En cas de non-respect, le propriétaire peut souscrire une assurance pour le compte du locataire ou résilier le bail.

Troubles de voisinage et non-respect du bail

Les troubles anormaux de voisinage excédant les désagréments normaux du voisinage constituent un motif légitime d’expulsion. Pour justifier une expulsion, le bailleur doit prouver ces nuisances par des preuves tangibles comme un constat d’huissier ou des témoignages.

  • Impayés de loyer et charges : motif expulsion locataire le plus courant
  • Défaut de paiement du dépôt de garantie : non-respect clause bail
  • Assurance habitation non souscrite : violation des obligations locatives
  • Troubles de voisinage répétés : atteinte à l’usage paisible des lieux
  • Non-respect règlement copropriété : infractions aux règles de l’immeuble
  • Travaux non autorisés réalisés par le locataire : modification sans accord écrit
  • Utilisation des locaux : violation des termes du contrat location

Le non-respect du règlement de copropriété et les travaux non autorisés constituent des manquements graves. Le syndicat des copropriétaires peut agir en justice pour faire cesser le trouble et demander des dommages et intérêts. Les charges locatives non payées peuvent compliquer la relation locative et précipiter une expulsion.

La procédure complète d’expulsion d’un locataire

Procédure complète d’expulsion

La procédure d’expulsion d’un locataire s’inscrit dans un cadre légal strict encadré par le Code des procédures civiles d’exécution. Elle implique plusieurs étapes obligatoires et des délais à respecter, sous peine de nullité.

ÉtapeDescriptionDélai légal
Échanges amiablesDiscussion entre propriétaire et locataire pour résoudre les impayés. Le recours à un conciliateur de justice est possible.Aucun délai légal fixe
Commandement de payerLe commissaire de justice envoie un document détaillant la dette, les mensualités impayées, les avertissements et dispositifs d’aide (FSL). Obligation de le transmettre à la CCAPEX si les conditions sont remplies.Aucun délai spécifique
Délai pour régulariserPériode accordée au locataire pour solder sa dette (minimum deux mensualités impayées ou équivalent). Possibilité pour le locataire de demander des délais de paiement au juge.Baux signés après le 29 juillet 2023 : 6 semainesBaux antérieurs : 2 mois
AssignationProcédure judiciaire initiée par le bailleur via un commissaire de justice. Le locataire est convoqué à une audience avec obligation de présenter sa situation sociale et financière.Audience ≥ 6 semaines après la signification
Audience et décisionLe juge statue sur la résiliation du bail. Il peut accorder des délais de paiement ou suspendre l’expulsion. Un diagnostic préfectoral peut être requis.Décision rendue lors de l’audience
Trêve hivernaleInterdiction d’expulsion physique entre le 1er novembre et le 31 mars. Les démarches administratives peuvent continuer.1er novembre → 31 mars

L’huissier est chargé de la signification des actes, tandis que le juge statue sur la validité de la demande d’expulsion.

L’importance de la clause résolutoire dans le bail

Définition et fonctionnement de la clause résolutoire

La clause résolutoire est une disposition contractuelle qui permet au bailleur de résilier automatiquement le bail en cas de manquement du locataire à ses obligations. Elle doit être clairement définie dans le contrat de location pour être valable. Cette disposition peut être appliquée pour le défaut de paiement du loyer, des charges, du dépôt de garantie ou l’absence d’assurance habitation.

En cas d’impayés de loyer, la clause résolutoire s’active après un commandement de payer signifié par huissier. Le locataire dispose de deux mois pour régulariser sa situation. Si le défaut persiste, le bailleur peut demander la résiliation du bail devant le juge des contentieux de la protection. Cette procédure accélère l’expulsion par rapport à une résiliation judiciaire classique.

Procédure avec présence d’une clause résolutoire

Le commandement de payer est la première étape formelle de la procédure avec une clause résolutoire. Il est délivré par un commissaire de justice au locataire, précisant les loyers impayés et le délai pour se mettre en règle.

Après le commandement de payer, le bailleur doit attendre deux mois avant de pouvoir saisir le juge pour faire constater la résiliation du bail. Ce délai permet au locataire de régulariser sa situation. Si l’expulsion est prononcée, le commandement de quitter les lieux est signifié par huissier. Le juge peut accorder des délais supplémentaires dans certains cas.

L’assignation en justice intervient après l’échec du commandement de payer. Le commissaire de justice convoque le locataire à une audience devant le juge des contentieux de la protection. Ce dernier statue sur la validité de la résiliation et peut ordonner l’expulsion si la clause résolutoire a été correctement appliquée.

Procédure sans clause résolutoire dans le bail

En absence de clause résolutoire, le bailleur doit saisir le tribunal pour obtenir la résiliation judiciaire du bail. La procédure est plus longue et dépend de l’appréciation du juge sur la gravité des manquements du locataire.

La résiliation judiciaire sans clause résolutoire implique des démarches supplémentaires et des délais plus longs. Le bailleur doit prouver la gravité du manquement du locataire, ce qui donne au juge un pouvoir d’appréciation plus large. Cette procédure nécessite plus de formalités juridiques et peut être suspendue par des mesures sociales ou des demandes de délais de paiement.

L’intégration systématique d’une clause résolutoire dans les nouveaux baux facilite les démarches en cas de loyers impayés ou de non-respect des termes du contrat de location. Elle sécurise le bailleur et accélère les éventuelles procédures d’expulsion en cas de litige avec le locataire.

Exécution de la décision de justice

Les délais et protections légales à connaître

La trêve hivernale et ses exceptions

La trêve hivernale interdit les expulsions physiques du 1er novembre au 31 mars, sauf exceptions. Encadrée par la loi ALUR 2014 (article L.412-6 du Code des procédures civiles d’exécution), elle protège les ménages en difficulté en évitant les sans-abri en hiver. Les procédures administratives se poursuivent malgré tout.

  • Locataires ayant trouvé un relogement adapté
  • Squatteurs non protégés par la trêve
  • Exécution d’une décision familiale (divorce, violences conjugales)
  • Résidents d’immeubles en mise en sécurité
  • Logements étudiants ou sociaux selon les cas

Maîtriser les motifs légaux, les étapes de la procédure expulsion locataire et l’intérêt d’une clause résolutoire vous évite des mois de stress. Agir en amont, avec un expert, sécurise votre investissement. Votre logement mérite une gestion proactive, pour préserver vos droits sans compromis.

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